Conférence donnée par Jaya Yogācārya en cours de méditation du vendredi 5 fev 2021
Nous voilà au début de l’année 2021 pour la reprise de l’enseignement métaphysique et la pratique méditative qui va de pair, et c’est toujours un grand plaisir de vous retrouver.
Après ces longues années de partage, nous avons su pour les anciens pratiquants, accorder nos âmes et nos esprits dans cette quête de la voie transcendantale du yoga.
Lorsque la pratique permet de s’élever au-delà de l’égocentrisme, elle touche à l’universalité de nos existences et nous invite à rester centré sur l’essentiel.
Puissent les pratiquants plus récents prendre conscience de la beauté de ce partage et nous rejoindre dans cet alignement.
Cette nouvelle année est censée être prometteuse de solutions permettant à la race humaine de se sortir de la pandémie actuelle et du chaos économique qu’elle engendre.
C’est du moins, ce qu’un pratiquant spirituel devrait se dire afin que la puissance de son intention d’améliorer ce monde soit effective !
Chez chaque méditant, le travail individuel de l’élargissement de sa conscience participe à changer en douceur la conscience de son entourage, soit par l’exemple passif de ce qu’il est, soit par l’interaction constructive et positive avec ce dernier.
C’est ainsi que les attitudes de confiance, d’ouverture et de service amélioreront le marasme du monde actuel en donnant à autrui les clés spirituelles qui vous ont vous-même libéré de l’ignorance et de la souffrance.
L’enseignement de l’année précédente a mis l’accent sur notre aptitude à façonner notre réalité par les pouvoirs de l’esprit, sur nos positionnements par rapport à autrui et à nous-même, sur la formulation de nos attentes, la cohérence de nos outils, cœur-esprit-âme-volonté, sur la perception de notre propre image dans le réel.
Nous allons donc continuer joyeusement à avancer ensemble dans ce cheminement de l’éveil spirituel.
« La réalité du monde est constituée d’une essence énergétique informationnelle infinie », nous dit le physicien V.Zeland.
Les multiples interprétations de cette réalité ont donné au fil des siècles les grands mouvements philosophiques, religieux et scientifiques.
Notre compréhension de cette réalité est façonnée depuis notre plus petite enfance par la façon dont on nous a appris à l’observer.
« Caresse ce joli petit chat, vois le bateau qui glisse sur l’eau, bois ton bol de chocolat chaud, etc. »
Notre perception se colle à chaque fois à notre vécu.
Nous essayons en permanence d’accorder ce que nous voyons de l’extérieur avec le modèle habituel et connu que nous avons du monde.
Percevoir ce qui échappe à ce modèle habituel est difficile.
C’est le propre de la pratique yoguique d’aller au-delà des perceptions.
Si, lorsque vous étiez enfant, on ne vous a jamais parlé d’énergie ni appris à la voir chez quelqu’un, il se peut que l’adulte à l’ esprit ouvert que vous êtes devenu puisse la concevoir en théorie alors qu’en pratique, vous êtes incapable de voir quoi que ce soit.
"Autrement dit, la réalité se manifeste à nous en accord avec le modèle de notre perception.
Le monde étant infini dans ses manifestations, nous ne percevons du monde que les manifestations que nous sommes aptes à percevoir.
"Le monde apparait donc « tel qu’il est » à chacun de nous et différemment, puisqu’il est infiniment potentiel dans ces manifestations", nous dit toujours le physicien.
Les formatages sociaux uniformisent les perceptions du monde qu’ont les différents groupes humains. Nous en avons un bel exemple aujourd’hui dans cette crise mondiale.
Mais le monde n’existe pas parce que les humains l’ont décrit avec leurs outils de perception. Le monde est une réalité bien plus vaste.
Il y a donc votre monde et il y a le monde.
Nous sommes aujourd’hui sur cette petite planète, plusieurs milliards de minuscules humains, derrière nos minuscules masques, n’arrivant plus à percevoir l’absolu et la grandeur de cet univers, trop concentrés sur la peur d’un intrus encore plus minuscule qu’est ce virus.
Même l’avenir nous fait peur, enchâssés que nous sommes dans notre minuscule et apparente temporalité.
Ce retour à notre dimension physique et à sa fragilité ne doit pas nous faire oublier la grandeur de notre âme, son intemporalité et celle de l’univers.
Pour le yogi qui agit sur le réel en mettant au défi ses propres organes des sens, son mental, son corps, son intellect, « voir sans les yeux », « toucher sans les mains », et bien d’autres aptitudes que l’on appelle en yoga les Siddhi सिद्धि, il sait que ces facultés appartiennent au champ des possibles.
« Confiance, nous dit le ciel, je suis ce que tu veux ! »
La « conscience humaine », c‘est-à-dire la conscience humaine ordinaire, le « Je personnel subjectif et limité », est définie par son interaction avec le monde et se fonde sur les idées et interprétations qu’elle en a.
L’âme humaine, quant à elle, le subconscient de l’être humain, à l’image du supra-conscient qu’est l’absolu, le Brahman ब्रह्मन् vedantique, n’est pas limitée par le langage humain et ses interprétations du monde.
Nous pourrions présumer que l’âme ne connait pas ce langage.
L’âme ne parle ni anglais, ni indien, ni français.
Elle comprend un langage universel, celui du ressenti.
Elle n’y comprend peut-être rien dans nos discours métaphysiques, nos analyses philosophiques, nos démonstrations scientifiques, nos stratégies intellectuelles. Elle comprend par contre ce que nous ressentons, voire ce que nous pensons, mais la mise en mots ne la concerne pas forcément.
Et pourtant elle sait. Elle sait ce que l’esprit ne peut savoir.
Elle est connectée à l’absolu, au champ des possibles, à cette essence énergétique informationnelle infinie.
Parler à l’âme de quelqu’un avec le langage de l’esprit est chose compliquée, délicat, voire impossible.
Quand cela est nécessaire, il vaut mieux se taire et procéder autrement.
Depuis la nuit des temps, les êtres humains ont tenté d’expliquer intellectuellement le monde par de multiples conceptions et ne sont pas encore arrivés à tout pouvoir expliquer. Ils en sont encore très loin !
Si la science a la prétention de pouvoir cerner le réel, elle le fait au pas de fourmi au regard de l’immensité.
Les sciences yoguiques et spirituelles ont la vertu de s‘approcher du réel de façon intuitive au moyen de pratiques silencieuses donnant des résultats quantifiables. Elles ne laissent pourtant pas de côté l’analyse intellectuelle mais l’associent à une métaphysique expérimentale.
Elles ouvrent ainsi les portes extrêmement subtiles du ressenti.
Ce processus de l’intelligence intuitive permet l’acquisition d’un savoir du monde. C’est le savoir sacré de la sagesse millénaire, celle des ṛṣi ऋषि , savoir étranger à l’homme ordinaire et aussi savant contemporain soit-il.
Ce savoir est enfoui dans les profondeurs de la méditation silencieuse, lorsque l’état de témoin du monde est atteint.
Ce savoir est obtenu par l’état d’observateur. Le témoin devient le monde, il devient ce qu’il observe.
L’art, quant à lui, détient aussi ce pouvoir de toucher au ressenti subtil, voire immédiat.
Ainsi donc, une contemplation silencieuse, un regard sincère et profond, une musique, un sourire, une main qui prend la vôtre, vont toucher tout le monde car tout le monde comprend ce langage.
Le langage de l’âme est le langage subtil de l’amour, de la beauté, du désir d’élévation, de partage, de l’aspiration à la transcendance chez l’être humain.
Si toute chose que vous entreprenez est faite avec cette qualité intérieure, que vous la faites avec amour et aspiration, alors vous atteignez le subtil de vous-même.
"Vous êtes au bon endroit dans l’espace-temps.
Vos buts sont en accord avec vos intentions et vos moyens ".
Vous savez parler à l’univers avec votre âme et il vous répond.
L’âme est la messagère de cet échange.
En ce qui concerne la création artistique, cela ne veut pas dire que vous soyez apte à faire un chef-d’œuvre par le simple ressenti.
Un chef-d’œuvre ne peut être le fruit que d‘une intention totalement libre, où le désir, l’amour et l’aptitude transcendent pour vous faire toucher la créativité pure et libre.
C’est la différence entre la śakti Rākinī शक्ति राकिनी du Svādhiṣṭhāna cakra स्वाधिष्ठान चक्र et la śakti Kākinī शक्ति काकिनी d’Anāhata cakra अनाहत चक्र .
La première préside à la créativité des arts de plaisirs créés par le désir sensuel du cakra sexuel alors que la seconde est l’inspiratrice des arts nobles, ceux créés par le cœur et le ressenti de l’âme, ce qui en fait des arts éternels et intemporels.
Vous pouvez donc être un parfait technicien de l’art et ne rien produire d’exceptionnel ou être un néophyte inspiré et génial. Vous pouvez de même peindre un tableau de façon très élaboré techniquement, mais ce qui fera la différence, c’est cette touche spécifique, cette perception unique qui vous anime, éclaire et transcende la technicité.
Au-delà de la création artistique, toute action, toute chose que vous puissiez faire dans la vie avec le langage de votre âme sera une œuvre de l’âme et vouée à la réussite.
Ce peut être une relation amoureuse, familiale, amicale, professionnelle. Ce peut être votre travail quotidien, vos passions, n’importe quelle activité de loisir ou sportive.
Cela nécessite que vous soyez un être libre qui assume ses ressentis.
Cela nécessite que vous preniez conscience de votre propre valeur, que vous sachiez dire oui ou non en fonction du langage de votre âme et non de votre intellectuel ou mental enchâssés dans le devoir, l’obligation, la culpabilité.
Mais cela ne signifie pas non plus que vous deviez vous passer du langage de l’esprit pour réaliser ou planifier. Le langage de l’esprit est animé de la volonté humaine.
Le langage de l’esprit ne doit pas être le seul à bord ni être dominant. Toutefois, il est un serviteur très intelligent qui peut orienter votre intention, mais ce n’est pas l’esprit qui a accès à l’absolu, à l’essence énergétique informationnelle infinie qui constitue la réalité de l’univers.
C’est votre âme et c’est par elle que vous envoyez à l’univers vos intentions, vos attentes et c’est par elle, qu’il peut vous répondre, comme il peut vous répondre par le champ de la réalisation, dans la réalité.
Elle est une simple messagère entre vous et l’univers envers lequel vous émettez vos souhaits, vos espoirs, vos attentes et duquel vous recevez des réponses, des signes.
Elle est une messagère fidèle et sûre car elle est de la même nature que l’absolu.
Elle est l’Ātman आत्मन् des yogi, leur refuge.
« Ayam ātmā Brahma » अयम् आत्मा ब्रह्म, Ce Soi, l’âme, est Brahman.
Votre esprit est ce qui permet d’orienter votre intention et votre volonté.
Si votre esprit a compris la nécessité de s’aligner avec l’âme, alors la vie vous sera favorable. S’il oublie et pense qu’il est maître à bord, alors vous ne savez pas parler avec l’univers. Vous êtes enfermé dans l’égocentrisme de l’esprit et ses interprétations subjectives du monde.
Ainsi donc, une fois de plus, je vous invite à revenir à cet état d’observateur et de témoin.
Ne vous focalisez plus sur la cause de vos tensions et ouvrez-vous au ressenti subtil.
Faites-le dans le silence de la méditation, mais aussi dans la vie quotidienne, dans vos relations aux autres.
Ouvrez-vous, soyez confiant, écoutez, percevez, parlez à l’âme d’autrui afin que votre relation au monde devienne lumineuse et plus apaisée.
Hari Om tat sat
Jaya Yogācārya
Bibliographie :
– « Les chemins de l’essentiel « de Jacques Attali aux edts Fayard
– « Le bruissement des étoiles » de Vadim Zeland aux edts Exergue
– Adaptation et commentaire de Jaya yogacarya
Messages
1. "La messagère", 13 février 2021, 14:44, par Christian
Merci Jaya de me faire prendre conscience de la rencontre avec la "messagère".
Merci d’éclairer mon ignorance.
1. "La messagère", 13 février 2021, 15:01, par Jaya
C’est cela le cheminement spirituel !
Il est parsemé de prises de conscience qui sont de véritables sauts quantiques.
Ces derniers vous permettent de changer de niveau vibratoire et d’optimiser vos interactions avec l’univers et les autres. Le guide spirituel est là pour donner les clés. A vous d’ouvrir vos propres portes.
Bien à vous cher Christian.
Jaya