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" Atteindre ! "

C’est toujours une grande joie de vous retrouver et revoir vos frimousses à l’écran, même si, à nos âges murs, le terme n’est plus adapté. Toutefois, il est important en vieillissant de ne pas oublier l’enfant que vous étiez afin de garder en vous le plus longtemps possible, la force de vos rêves les plus fous.

Revenons à notre réalité du moment.

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Comment pouvons-nous avancer dans l’existence sans éprouver la soif inlassable de comprendre, à commencer par la compréhension de l’existence elle-même ?
Aviez-vous enfant déjà cette soif en vous ? L’avez vous préservée ?

Il est surprenant de constater que beaucoup de personnes ne l’éprouvent que peu et avancent avec l’acceptation galvaudée de « Oh ! et bien ! C’est comme çà ! C’est la vie ! » et continuent, la tête baissée, dans leurs activités quotidiennes, dans le ronronnement de leurs habitudes et de leur détresse existentielle.
Face à la naissance et à la mort, face aux grandes lois universelles qui nous régissent
voir conférence « Le Chemin », nous pourrions en effet facilement baisser les bras devant l’adversité et nous laisser porter puisque nous connaissons la fin inéluctable de notre désintégration physique.
A quoi bon lutter puisque nous allons tous mourir ?
Quelle surprenante acceptation !

Plus de la moitié des français d’aujourd’hui se disent athées ou agnostiques.
Si nous avons, nous concernant, déjà intégré le principe métaphysique spirituel de la nature intemporelle de notre Ātman आत्मन्, alors l’invitation au lâcher-prise dans l’existence est plus aisée car l’individu est porté par la foi dans l’absolu quelle que soit la forme qu’il lui donne.

Le lâcher prise par ignorance est de toute autre nature.

Ainsi donc, de nos jours, cette même moitié ne croit pas en Dieu et l’agnosticisme désormais est dominant sur l’athéisme.
Le terme « athée » signifie « sans Dieu » en grec. Il désignait les païens, non pas ceux sans religion mais plutôt les idolâtres ne pratiquant pas la religion dominante.
De nos jours, l’athée est celui qui estime que Dieu n’existe pas.
L’agnosticisme, mot récent datant du XIXe siècle, est devenu majoritaire. Les agnostiques considèrent que la question de l’existence ou de l’inexistence de Dieu est hors de leur portée ou de leur jugement, et préfèrent ne pas se prononcer.
La pensée scientifique est en grande partie « l’influenceuse » de cela tout en restant légitime. Toutefois, parmi les plus grands noms de la science, tels Newton, Darwin, Einstein, Hawking, certains se sont prononcés en faveur de l’existence d’un Dieu ou du moins d’une supra-conscience régissant l’univers.

Mais comment accepter d’avancer dans l’existence en laissant pour soi-même cette question fondamentale en suspens ?

Pourquoi le sens de la vie serait-il hors de ma portée ?

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Comment accepter pour soi-même de ne pas avoir de réponses sur sa propre existence et le pourquoi « nous sommes-là et devons-nous la traverser ? ».
Sans réponse, cette question peut devenir insoutenable ?

Athée, agnostique, scientifique, religieux, chamanique, païen, etc., chacun se plante sur ses certitudes face à une réalité qui se cache.

Le yogi s’attaque de suite à cette réalité et met tout en œuvre pour tester les limites physiques et mentales afin de les transcender. Qu’est-ce à dire ?
Il n’est sûr de rien tant que la pratique n’a pas porté ses fruits quantifiables.

Il cherche en lui toutes les formes d’expression du divin, telles celle de Dieu, de la Supra-Conscience, de l’Esprit, ou bien de l’Énergie, de l’Amour, peu importe. Il va les chercher à la racine de ses expériences viscérales, énergétiques, mentales, intellectuelles, dévotionnelles, philosophiques, voire poétiques et artistiques, dans une interaction avec le monde basée sur la bienveillance envers lui-même et les autres.

Tous les outils possibles doivent lui servir pour transcender et atteindre la forme supérieure de l’expression humaine.
En cela, sa démarche est scientifique.
Le transhumanisme d’aujourd’hui puise, sans le savoir, son inspiration sur la quête millénaire du yoga.
Le transhumanisme est un mouvement culturel et intellectuel international prônant l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer la condition humaine par l’augmentation des capacités physiques et mentales des êtres humains et de supprimer les maladies, le vieillissement et la mort.

Le yoga arrive à optimiser, bien sûr dans une certaine limite, des capacités sans la technologie mais ses pouvoirs sont subtils et les yogis aux facultés supérieures sont rares et discrets. Discrets car l’étalage des siddhi सिद्धि pouvoirs obtenus par la Sādhana साधना, la pratique, s’évaporant à toute démonstration ostentatoire.
Le jeu de l’égo devant être éradiqué dans la quête de la fusion avec l’absolu.
Le yogi cherche le passage sacré pour tendre vers la non dualité. Sa quête est invisible aux yeux du commun des mortels. Son approche est métaphysique.
Sans remettre en question les prouesses d’un Franky Zapata d’aujourd’hui, le yogi ne s’élève pas comme lui.
La démarche scientifique, ayant écarté cette dimension subtile pendant longtemps, à savoir celle de la pensée en apparence magique, tend malgré elle, à rendre cette magie qui n’en est pas, réalisable.
Arrivera-t-elle un jour à permettre aux hommes la réalisation supérieure et bienveillante de leur nature ?
Cela est loin d’être gagné !
En attendant, plus que jamais, dans ce monde agité, le méditant médite et observe la réalité.

Celle qui apparaissait à l’homme ancien, il y a plusieurs millénaires, était faite d’éléments naturels, de nuages, de forêts, de bêtes et fleurs sauvages, et ses seules jambes pour avancer, son seul arc pour manger, lui étaient assurés.
Cette réalité a bien changé.
Dans certaines villes contemporaines, l’espace vert par habitant est de 30 m² et se situe dans des parcs à 500 m de chez lui. Entre les bruits et les dédales urbains, pris entre des écrans numériques immenses où les personnages semblent sortir de l’écran comme des géants menaçants, chaque habitant marche dans des baskets compensées, dans des tenues infroissables et confortables, le nez fixé sur de petits objets lumineux rectangulaires tenus à la main. Ils seraient bien pénalisés face à un tigre, un arc à la main !
Aujourd’hui, les tigres sont en col blanc et les arcs sont des clics numériques.
La mutation du réel a bien eu lieu pour l’observateur venu du passé.
Il existe cependant toujours des tribus autochtones tel le peuple des Sentinelles vivant dans les îles Andaman de l’océan Indien et tirant leurs flèches sur les hélicoptères. Quel paradoxe !

Le spectre de la réalité n’a pas changé, il s’est plutôt considérablement élargi pour l’homme contemporain.
Cette complexité de l’information, qui semble lui rendre la vie plus facile, lui complique en fait de beaucoup l’existence et sa perception de ce qui est fondamental dans le réel en est pénalisée.
La mort y est cachée et aseptisée, les rites y sont transformés et désacralisés. La magie semble être partout avec les prouesses technologiques mais n’a jamais été finalement aussi illusoire.
Et pourtant, cela reste apparemment magique !
Nous sommes des mutants, sans mutation intérieure vers le sacré et le meilleur de nous.
Nous mutons vers l’hyper-égocentrisme, le pouvoir de l’argent et l’anéantissement du gentil en nous.
Nos robots dépourvus de sentiments, sont peut-être finalement plus fiables en termes de confiance.
D’où le danger de croire davantage en eux à l’avenir !

Revenons à ce réel devenu si complexe.

La problématique pour chacun de nous est notre perception du réel et la compréhension que nous en faisons.
Les nombreux paramètres et filtres socio-culturels dont nous dépendons à notre insu, nous attrapent dans des engrenages qui émiettent considérablement notre volonté propre et notre lucidité du réel. Nous sommes assujettis aux lois des systèmes qui nous gouvernent.

Les sages ont toujours affirmé que l’homme ordinaire dormait debout.
Ce n’est pas parce que vous êtes réveillé que vous êtes éveillé !
Ce crédo est millénaire.

La pratique spirituelle méditative vous apprend à développer la conscience, la vigilance, l’état d’observateur. Elle vous permet d’identifier les mécanismes qui vous asservissent dans un état de ronronnement illusoire du réel, dans ce rêve réveillé qu’est votre existence quotidienne. Si l’attention est régulière, elle sera plus opérative en profondeur pour développer en vous ces aptitudes.
En vous voyant vous-même dans cette réalité, il est plus facile d’avoir la main sur votre volonté et d’agir.
Beaucoup d’hommes et de femmes ne se voient pas et sont parfois étonnés de ce qu’ils ont pu dire ou pu faire. Les humains sont souvent plus conciliants envers eux-mêmes qu’envers les autres.

Un aspirant au yoga se doit d’éviter cela, voire se l’interdire.

A aucun moment, vous ne devez vous retrouver en perte de contrôle, dans des situations que vous ne maitrisez pas ou que vous auriez pu maitriser.
Si c’est le cas, cela signifie que votre capacité de discernement, votre état d’attention, d’ observateur vigilant est perdu et cela arrive même à un pratiquant aguerri.

Pour la préserver davantage, la pratique doit être régulière.

Bien sûr, l’intention externe, celle du monde à votre égard joue aussi son rôle dans les aléas que nous traversons. Mais votre intention interne doit être assez puissante pour vous servir de cette intention externe et non la subir.

Nous devons labourer en nous des sillons profonds pour y planter les graines de la sagesse, de l’impassibilité, de la résilience, de l’aspiration à l‘élévation, de la volonté inébranlable pour notre propre réalisation.
Alors elles pourront germer !
Si vous pensez que la seule compréhension intellectuelle de ces concepts suffit à vous garantir de ces aptitudes, vous vous trompez.

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La dernière fois, je vous parlais de la nécessité d’être à la fois dans la perception simultanée du dehors et du dedans afin de ne jamais tomber dans l’un ou l’autre de ces mondes, en oubliant totalement la présence de l’autre.
Si vous oubliez le monde extérieur dans les tréfonds de votre intériorité ou l’inverse dans une situation où vous devez agir, alors ce déséquilibre vous desservira et permettra à coup sûr au monde extérieur d’agir sur vous, voire sans vous. 

Réservez le tréfonds de l’intériorité pour les grandes méditations « dissolutives ».
Là, vous reconnaitrez que l’intention externe de l’absolu vous rejoint en harmonie, car elle est déjà là, présente, pour se dissoudre à la vôtre et qu’elle n’a rien à voir avec l’intention externe du monde des hommes.

Quant à l’apparent réel, ce qu’il a de réel est son seul présent qui vire déjà au passé.
Nous cherchons à changer le réel présent qui nous file entre les doigts.
Malgré tout, les différents aspects du temps restent dans un champ informationnel où tous les déroulements sont infinis et possibles. Voir conf « "Intentions !" »
« Nous devons bien différencier les événements ayant déjà eu lieu et les potentialités de demain qui n’ont encore pas eu lieu », dit Vadim Zeland.

Notre volonté inébranlable doit nous permettre d’envisager la réalité future et dans une certaine limite, de la prédéfinir, d’une part, par les perceptions des prémices de ce futur déjà présent. Voir conf « Prémices et coïncidences »
D’autre part, par notre intention interne nourrie d’une énergie inébranlable. Elle sera optimisée par toutes les techniques du yoga, outils précieux tels ceux de la visualisation, de la maitrise de l’énergie, du contrôle du mental, et bien d’autres...

Rappelez-vous, Arjuna, le noble archer dans son challenge.

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ll lui faut ne jamais lâcher de vue l’œil du poisson en bois accroché en haut de l’arbre et ne pas se laisser perturber par les branches qui bougent autour.
Les intentions externes du monde sont les branches et le vent, votre intention interne est la cible à atteindre.
Hari Om tat Sat
Jaya yogācāryaḥ

©Centre Jaya de Yoga Vedanta Ile de La Réunion & métropole

Remerciements à C. Pellorce pour sa correction

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