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Le subtil chemin




Le subtil chemin

Conférence du 31 mai 2013 donnée par Jaya en cours de méditation : « les étapes de la méditation - A »

Nous travaillons ensemble et pour certains depuis fort longtemps, à perfectionner la voie du yoga et de la méditation dans laquelle nous nous sommes engagés. La notion d’engagement n’est bien sûr pas la même pour chacun d’entre vous, et loin de moi l’idée de vous contraindre à un quelconque choix de pratique qui vous priverait de votre liberté.
L’engagement dont je parle ici, réside plutôt, et je l’ai expliqué dans ma dernière conférence, dans la qualité d’exigence que vous pouvez avoir vis à vis de vous-même, dans cette quête de la connaissance de soi.
Cela relève donc pour chacun, d’une prise de conscience des « pourquoi » et « comment » qui sous-tendent votre existence.

Dans ce travail qui doit être fait de façon minutieuse, les strates de l’apprentissage sont là pour être traversées dans un mouvement ascensionnel. Pour cela, elles exigent surtout un temps nécessaire afin que votre maturité spirituelle se construise sur votre seule expérience.
Lorsque vous pratiquez régulièrement le yoga et la méditation, vous progressez en intensité sur tous les niveaux. Pour l’asthanga yoga, ils sont au nombre de huit.
En ce qui concerne la dimension mentale, le pratyahara (le retrait des sens), dharana (la concentration) et dhyana (la méditation), vont être d’une grande importance.
Ce que l’on appelle le samyama, c’est l’ensemble de ces trois derniers et lorsque ce stade est atteint, l’état méditatif parvient à son sommet.

Toute expérience en yoga changera votre être.
Aussi petite qu’elle soit, elle vous changera un peu !
Si grande soit-elle, elle vous changera profondément et dans tous les plans
.

Ces processus de retrait des sens, concentration et méditation créent une purification des plans émotionnels et mentaux.
Elle vous donne la possibilité de sortir de plus en plus avec contrôle de la dualité dans laquelle la jungle vous plonge, en vous donnant la perception subtile de votre être intime.
En cela, elle vous permet de relier votre être profond avec l’unité de l’univers, en vous donnant votre véritable dimension.

Cette perception d’être unifié aux principes supérieurs de l’existence panse bien des blessures, et participe à votre accomplissement, à votre réalisation.
Bien sûr, cette rencontre avec vous-même n’est pas forcément permanente, car les carcans de l’existence mondaine vous en séparent très souvent.

Lorsqu’elle devient davantage permanente, elle habille votre être de ses plans mentaux à ses plans viscéraux, de vos moindres gestes à vos moindres pensées.

Vous changez ou vous avez changé.

Quand vous rentrez dans la maturité de la pratique méditative, l’exercice d’unification de votre soi individuel avec le soi cosmique devient un des exercices majeurs.
Pour approcher cette fusion, il vous faut aborder les différents degrés de la transcendance.
La méditation sur l’absolu inqualifiable, le Brahman du Védanta, est un de ses degrés.
La réalité supérieure, autrement dit la conscience qui soutient la vie, l’existence, obéit à un mouvement constant et continue.
Il est fait de trois principes, l’omniscience, l’omnipotence et l’omniprésence.

Dans la vie, vos perceptions, vos idées, vos concepts et visions ont évolués avec le développement de votre mental. Tout notre processus de vie est évolution, et il n ’y a pas lieu de croire qu’il doive se stabiliser dans un état conformiste ou régresser parce que nous vieillissons.

Au contraire, si vous êtes un véritable chercheur spirituel, vous n’avez pas d’autre choix que celui de persévérer et transcender votre réalité, quelque soit votre âge.
Toutes vos capacités doivent être utilisées pour faire naître cette force en vous, cette conscience supérieure en vous. Si elle est vécue intérieurement dans la pratique méditative, elle créera une mutation de votre être dans votre vie extérieure.

Réaliser le mahavakya suivant, (déclaration védantique) : « Aham Brahmasmi, je suis Brahman, je suis l’absolu », ne relève pas d’une simple déclaration intellectuelle à laquelle on adhère. Il ne suffit pas de s’en convaincre pour la réaliser.

Il lui faut devenir expérience et pure énergie. Il vous faut donc passer par l’expérience pratique de cette énergie.

Tout doit se mouvoir en vous selon les lois de la nature et de la vie, et non selon celles uniquement définies par les humains et leurs mécanismes mentaux.

Chaque chose qui EST, est le témoignage spontané de ce qui appartient à l’absolu.

Il vous faut donc être de cette même évidence et même spontanéité afin que cette puissance de la conscience supérieure de la vie s’exprime en vous.

Quand vous êtes dans une salle de pratique spirituelle ou près d’un chercheur, des changements s’opèrent en vous car les énergies éveillées du lieu ou des guides spirituels agissent sur vous et vous aident à changer, à vous transformer.


Vous n’êtes pas la même personne ici au centre Jaya et dehors.

L’énergie du centre développée par la pratique quotidienne de tous facilite votre transformation.

Vous profitez du travail spirituel des autres. C’est pour cela que la gratitude et l’amour doivent vous animer.

Le travail que vous faites avec nous, vous permet de transformer vos limites en une énergie concrète et active. Ce travail se fait par les très belles pratiques du Ha-tha yoga et plus encore celles du kriya yoga.
Dans la méditation, voie subtile, se passe la même chose.
Il y a métamorphose de votre être qui transforme ses limitations mentales en une énergie tangible et nouvelle, régénérante. Ce travail apporte parfois en vous l’harmonie, et plus vous méditerez, plus cette harmonie se placera dans tous les champs de votre personnalité, mental, psychique, intellect et spirituel.

Lorsque tous ces champs fusionnent dans votre être et s’harmonisent, alors vos méditations peuvent bénéficier de ce niveau vibratoire de votre être et devenir des expériences de plus en plus vivantes et de plus en plus puissantes.

Si ce stade est acquis, alors la méditation sur la structure vibratoire devient alors possible. C’est une deuxième étape qu’il vous faut aborder.
Les vibrations dont il s’agit ne sont pas celles, ordinaires, qui nous animent dans notre quotidienneté. Nous parlons ici des vibrations subtiles éveillées par la pratique profonde qui changent l’être.



La structure vibratoire est illustrée ici par le pranava AUM, le son primordial des Védas. Au-delà de son japa, (sa répétition ), nous faisons allusion au son primordial de chaque individu.
Chaque être a sa vibration subtile et profonde, sa signature vibratoire.

Le AUM symbolise le principe du verbe éveillant la matière endormie. Le son primordial qui pénètre la prakriti endormie, (la nature non manifestée). Lorsque le son agit, les trois gunas et la conscience qui constituent la prakriti, prennent manifestation.
Je rappelle là encore pour les néophytes, que les trois gunas sont les trois qualités de la nature phénoménale, à savoir Satva pour l’aspect pur et subtil, Rajas pour la dynamique et l’action, et Tamas pour l’obscur et l’inertie.

Méditer sur le Aum ne consiste pas à somnoler sur un son sédatif.

C’est prendre conscience de la nécessité d’aller à la source de ce qui nous crée dans notre propre manifestation, d’aller dans les domaines les plus intimes qui constituent notre être.
Pour aller à la racine des processus vibratoires qui nous animent, il est nécessaire de travailler sur les trois états que sont le rêve, le sommeil et la veille, afin de développer la conscience dans ces états là. Voir principe d’adhyaropa.

Si le méditant y arrive, alors sa conscience sera maintenue. La perception de ce flot doit être perceptible à tout moment. La méditation sur les sons, les mantras, le Nidra (relaxation), y participent et favorisent à développer cet état de perception. Vous pouvez de même vous programmer avant de vous endormir sur un sujet donné pour maintenir un flot de conscience. C’est un très bon entraînement.

Prendre conscience des trois gunas, ou qualités qui déterminent votre personnalité, vous permet de méditer sur les principes de création, préservation et destruction de l’existence. Plus simplement, cela revient à méditer sur les principes de la naissance, de la croissance et de la mort. Nous intégrons apparemment dans l’état de veille ce processus, mais nous n’en avons pas la vision aiguë et continue. La développer par la méditation vous donne tous les outils de perception justes afin de ne pas vous identifier à ce qui est temporel. Si la prise de conscience est maintenue, alors le rapport au monde et aux objets du monde devient absolument différent.

Quand nous abordons le concept des trois gunas par les pratiques de pratyahara et de dharana, nous sommes encore dans la perception des influences de ces trois qualités sur notre vie personnelle, nos plans psychologiques et tentons de nous changer ou nous perfectionner.
Dans la méditation plus avancée, sur le même support, nous découvrons davantage les qualités pures des trois gunas, lorsque celles-ci relèvent des plans supérieurs.
Dans le plan transcendantal, les trois gunas sont Prakasha la lumière pour Satva, Kriya le mouvement pour Rajas et Stihi, la stabilité pour Tamas.

Ils relèvent tous trois d’une même luminosité. Elle peut se manifester lorsqu’elle est attirée par la Prakriti, la nature manifestée.

Mais ils peuvent aussi rester hors de la prakriti.
Autrement dit, l’énergie primordiale, pourrait-elle rester hors de la manifestation ?

Méditer sur la nature subtile des trois gunas, de leur pouvoir de force, d’illumination et de transformation apporte au méditant l’expérience de la paix. Toutefois, la perception constante de l’union avec l’absolu transcendant est nécessaire.
C’est là que nous rencontrerons tous les types de méditation sur la lumière, ses pouvoirs et actions de différentes sortes.

Je voulais ce soir vous donner un aperçu de certaines techniques nécessaires à la pratique progressive de la méditation. Nous aborderons une autre fois les autres supports d’exercices méditatifs que se doit de pratiquer le méditant. Mais plus encore, je voulais montrer à mes avancés, comment un même support d’exercice, apparemment basique, peut être abordé sur un plan plus subtil, avec la maturité de la pratique. Ainsi donc, ceux qui ont eu le courage de persévérer récoltent aujourd’hui la connaissance.

Autrement dit, Pranava Dhyana, Trimurti Dhyana, Saguna dhyana que je viens de citer, font appel à des niveaux de pratique et de conscience différents et supérieurs.
Ce qui laisse encore devant vous un long et beau chemin d’apprentissage.

W .TURNER

Hari om Tat Sat.


Bibliographie :" Darshan " de Swami Paramahamsa Niranjananada

adaptation et commentaires de Jaya Yogacharya

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