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La récompense

La récompense­,

Au dernier cours de kriyā avancé, celui de « La Classe », j’ai pu constater que certains d’entre-vous, fort peu heureusement, pratiquaient de façon superficielle à mes yeux, ce qui peut paraître très surprenant étant donné le niveau que vous supposez avoir, après tant d’années !
En vérité, les concernés ont relâché considérablement leur pratique méditative, leur pratique tout court. Il m’apparait donc nécessaire de faire ici et pour un plus grand nombre d’entre-vous, le rappel de mes remarques faites en cours à certains.

Lorsque vous pratiquez les techniques du kriyā yoga क्रिया tout comme les pratiques méditatives voire posturales, vous ne devez jamais oublier d’avoir une vision noble et subtile de vous et de votre pratique.
Que ce soit dans les postures, dans la méditation, dans l’énergétique, rien ne vous empêche de vous percevoir plus grand, plus lumineux, afin de rayonner autre chose que votre « ordinarité », votre « corporalité » harassée, reflétant soucis, stress et désordre émotionnel.
Ils n’ont pas de place ici !

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Ce n’est pas, bien sûr, une remarque castratrice visant à anesthésier votre réalité quotidienne
en ignorant les problématiques psychologiques qui vont avec.
Ce n’est même pas un effort de ma part pour rassembler les moutons égarés, ne vous considérant pas comme tels.
En revanche, c’est demander à ceux qui ont plusieurs années de pratique, de savoir basculer dans la pure concentration et l’instant présent en faisant abstraction de ce qui vous alourdit par ailleurs.
C’est l’attitude du guerrier noble et courageux qui vous est demandée.

Vous avez tant d’années de Nidrā निद्रा (relaxation), d’écoute psychologique, de soins, de massages, de prise en charge, pour être détaché de vos problèmes et être centré dans les techniques avancées du yoga.
Laissez ces comportements instables et légitimes aux débutants qui arrivent sur le chemin.

La pratique yogique développe la capacité d’intériorité et de sensibilité qui va de pair avec l’intelligence. La pratique énergétique et méditative protège par sa régularité, comme un paravent le ferait, des effets délétères du monde extérieur.
Elle permet d’ôter le pouvoir couvrant d’Adhyāropa अध्यारोप.
Je vous en rappelle ici son sens. Seule l’expérience de Śakti शक्ति, l’énergie pure, va permettre l’état de Turīya तुरीय, l’état de supra-concience. Mais pour cela, il est nécessaire de se débarrasser de cette conscience ordinaire sujette aux trois états de veille, de rêve et de sommeil profond. Il est nécessaire de rompre le Pāśa पाशपाश, le lien de l’illusion.
Voir conférence « Śrī Kuṇḍalinī, l’incandescente »

Savoir sortir de sa matérialité, une fois celle-ci approfondie, pour voir l’énergie à l’oeuvre, est une des expériences importantes en kriyā.
Cette énergie dite Kuṇḍalinī ne se manifeste pas la plupart du temps de façon spectaculaire, mais de façon progressive, subtile et omniprésente dans le champ énergétique.
La vie intérieure vous envoie des cadeaux illustrant la beauté de ce champ et développe en vous l’aptitude à sa perception qui compense, voire guérit les injures du monde extérieur.

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Lorsque la réalité énergétique se révèle à vous, elle ne relève pas de l’imagination.
C’est bien une expérience réelle du champ « particulaire », quantique dont vous êtes constitué et qui se dévoile à vous
.
Mais, pour récolter ces cadeaux-là, il vous faut pouvoir d’abord exécuter avec précision et maitrise, les exercices yoguiques qui vous sont proposés.
Ce n’est qu’ensuite que vous pourrez changer d’état facilement, descendre en vous avec une grande acuité intérieure et atteindre la liberté réparatrice et révélatrice. Et cela, ce n’est que par la pratique habituelle méditative que vous développerez ces aptitudes et non en venant faire un cours de temps en temps lorsque votre moral n’est pas bien ou qu’un recentrage s’avère plus que nécessaire.

Ainsi, durant une pratique intense, le flot énergétique devient miraculeux.
Le plus génial des peintres ou des joailliers ne pourra jamais rivaliser avec ce que le cerveau, le corps et le cœur sont capables d’offrir à votre conscience durant ces moments privilégiés de la pratique yoguique. Nul besoin de psychotropes.
Tout est déjà là !

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Lorsque vous recevez la grâce de vivre ces moments-là, au-delà de la régénérescence qu’ils procurent sur tous vos plans, c’est la récompense, la réponse qui donne le sens à ces années de pratique. Vous savez enfin et désormais que ce subtil est là, en vous, qu’il se trame dans les profondeurs du vivant, du viscéral, mais aussi dans un champ énergétique et conscient qui va bien au-delà de votre subjectivité temporelle.
Cela relève de la transcendance et de l’éternité.

Ceux qui n’ont pas la grâce de vivre cela s’en sont-ils donné les moyens pour l’atteindre ?

Si dès le départ, l’incrédulité, la torpeur, la paresse, le ronronnement de la vie distractive, l’enchaînement au mental n’ont pas été dépassés, alors la pratique se débat avec ses chaines invisibles mais bien tenaces.
Le pratiquant peine alors. Il « rame » dans un océan face aux vagues, aux Vṛtti वृत्ति. Il gagne parfois quelques bouts d’un paysage lumineux lorsqu’il est en haut des vagues mais le plus souvent replonge dans les méandres de sa propre houle mentale et reste au creux de ces dernières.
Est-il content ? Cela lui suffit-il ?
Ainsi tanguent la majorité des humains sur l’océan de leurs illusions.
Une grande partie d’entre eux sont finalement dans un grand toboggan, un grand huit et après une vie bien excitante de hauts et de bas, sont éjectés du rail sans s’y attendre.
Ainsi va la vie ...C’est la vie, entendrons-nous...

Pour que la vie soit docile le temps qu’elle s’offre à vous, vous devez vous donner les
moyens de cette docilité. « Votre état d’esprit face à la vie comme face à la pratique spirituelle détermine grandement l’ambiance de votre existence, le climat de votre réalité » nous dit Vadim Zeland.

Votre humeur générale, votre disposition face à tout ce qui vous entoure va déterminer le climat de votre réalité ». Or, nous savons tous que c’est dans une ambiance harmonieuse que nous optimisons nos chances de réalisation de tous les projets qui nous tiennent à cœur. C’est aussi dans cette harmonie que nous pouvons aider ou partager.
Nous cherchons tous la fluidité dans la réalisation de nos objectifs.
N’est pas rare celui qui a crié, pleuré, désespéré, qui a couru ou stressé, a éprouvé une grosse colère à tort ou à raison, subi les foudres de quelqu’un, a été trahi, incompris, critiqué, avant d’entrer en méditation ou en pratique.
Un méditant débutant gardera au fond de lui un chagrin, une rancoeur silencieuse et pratiquera avec ce combat intérieur émotionnel. Voire, il passera son temps méditatif à régler ses comptes ou à refaire le film du conflit. Le silence et l’immobilité pourront vaincre en partie l’agitation, mais une grande dépense d’énergie aura servi à ressasser ce nœud intérieur. La personne pourra en ressortir apaisée mais épuisée.
De même, une simple agitation, résultat des préoccupations superficielles, peut empêcher un débutant de méditer. C’est ainsi que nous avons tous appris âprement à taire notre mental durant de longues décennies de pratique.

Un pratiquant aguerri sait lâcher de suite le conflit, s’interdit de le nourrir intérieurement, voire pardonne le monde extérieur si des injures ont été faites ou prend sa part de responsabilité et s’en excuse. Il entre dans la pratique avec un terrain émotionnel vierge comme un signe de respect face au subtil et au beau, voire une offrande de lui-même.
Son aptitude à pouvoir faire abstraction et se recentrer vient de l’expérience.
Il cesse de nourrir le chagrin intérieur. Il cesse de vouloir obtenir et prendre à la méditation ce qu’il attendait d’elle à ses débuts. Son expérience lui permettant alors de recevoir la récompense qu’apporteront les révélations d’une pratique profonde, consciente et généreuse.
Il devient un vecteur propre et l’univers peut s’y exprimer de sa diversité infinie.

Prendre soin de son état intérieur durant les pratiques, y cultiver la paix et l’harmonie, développent par ricochets, l’art de prendre soin dans les mêmes aspects de l’état de sa maison, de sa vie, de son couple, de sa famille, de son travail.
Pratiquer l’harmonie, apporte joie et amour, aussi bien dans l’existence quotidienne que dans le lieu sacré intérieur de la vie personnelle.
Si vous vous aimez vous-même, alors la pratique spirituelle vous aimera et vous offrira ses plus beaux horizons, étant à l’image de la vie elle-même.

Savoir pardonner ou demander pardon, savoir s’excuser ou savoir accepter des excuses, savoir remercier ou savoir accepter des remerciements, savoir recevoir l’amour ou savoir le donner sont les piliers comportementaux qui assurent la réussite de votre vie extérieure.
Ils sont aussi ceux qui soutiennent, telles des cariatides vivantes et conscientes, la porte de votre intériorité et de votre élévation spirituelle.

Ainsi donc, que ce soit dans la vie quotidienne ou dans la pratique, l’état de votre être intérieur doit être observé et réajusté au mieux, quelle que soit l’adversité du moment.

Si vous vous présentez à un cours de pratique avancée, (méditation, kriyā ou postural), sans conscience de votre état intérieur, et que vous subissez ce dernier avec ses émotions négatives et son inertie, votre point de départ en étant chaotique freinera les effets positifs de la dite pratique.
Elle agira comme un soin au lieu de vous transcender.
Après des années de pratique, vous devriez pouvoir passer à une autre vision de vous-même, un autre ressenti du chercheur spirituel que vous êtes.
C’est pour cela qu’au début de mon discours, je vous invite à ne pas hésiter à vous sentir deux ou trois fois plus grand physiquement, dix fois plus léger, mille fois plus lumineux.
En vous sentant ainsi, vous le deviendrez.
Bien sûr, il va de soi de ne pas jouer là, le jeu de l’égo.
En vous sentant aimable envers vous-même, vous serez aimable envers la pratique et la pratique vous le rendra.
En vous sentant aimant envers vous-même et envers votre cheminement spirituel, votre réalité intérieure rayonnera sur autrui et sur le monde extérieur. Votre réalité s’en trouvera changée et vous remerciera en retour.
Une attitude de bienveillance envers quelqu’un a pour effet que ce quelqu’un vous apprécie ou vous aime.
Et bien, ce principe est identique envers la vie, envers la réalité, d’autant plus si la réalité est difficile.
Ce principe est identique envers la pratique d’autant plus si cette dernière est difficile aussi.

Toute lignée d’enseignement spirituel prodigue une sagesse, un amour et une énergie. Chacune a ses qualités propres. A titre d’exemples, l’une transmettra une forme extrêmement subtile d’intuition et d’expansion de la conscience (telles les méditations du Laya yoga लययोग. Une autre, un feu bouillonnant d’énergie active et passionnée (Karma yoga कर्मयोगpar exemple). Une autre pourra développer par la Bhakti भक्ति, la sublimation des sentiments et du cœur. Une autre procurera une rigueur et une intense volonté yoguique, tels certains Haṭhayoga हठयोग, etc.

Si vous revenez sur ces longues années de pratique au Centre Jaya, vous pouvez observer que nous avons aussi bien abordé avec vous l’exigence du travail corporel, l’aspect dévotionnel avec les pūjā पूजा, l’aspect santé par les soins ayurvédiques et énergétiques, la réflexion philosophique et métaphysique avec les enseignements et les différentes techniques méditatives, et enfin l‘aspect énergétique avec le Kriya yoga.
Chacune de ses pratiques a effectivement une sagesse, un amour et une énergie bien à elle.
Nos élèves se sont ainsi positionnés au fil du temps avec leurs préférences de pratiques et d’enseignants.
Le corps principal des anciens élèves est toutefois constitué de personnes qui ont suivi ces différents aspects à la fois, et après plusieurs décennies de pratiques, en ce qui concerne les pratiquants qui me suivent en méditation et en kriya, je peux presque dire aujourd’hui, que mon énergie est la leur et leur énergie est la mienne.

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Autrement dit, dans mon effort constant pour vous prodiguer la sagesse spirituelle, je vous attends au niveau où moi-même je me situe.
A vous donc qui êtes concernés, je vous invite à réajuster votre état d’être intérieur lorsque vous venez me rejoindre dans ces fabuleuses pratiques yoguiques que nous avons la chance de partager ensemble.
Hari Om Tat Sat
Jaya Yogācārya

Bibliographie :
 Commentaire de Jaya Yogācārya
 « Les Secrets de la Sakti » de Sally Kempton
 « Tafti, la prêtresse » de Vadim Zeland

©Centre Jaya de Yoga vedanta ile de la Réunion & métropole

Remerciements à C. Pellorce pour sa correction

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