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Mission

Conférence donnée par Jaya Yogācārya en cours de méditation le vendredi 30 août 2019

C’est la rentrée et nous voilà tous déjà très affairés !

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Vous êtes déjà aspiré et pleinement tourné vers vos préoccupations professionnelles, familiales, organisationnelles.
Mais quel est votre état d’esprit ? De quelles natures sont vos énergies physiques et mentales ?
Le chercheur spirituel sait que s’il ne se recentre pas sur sa pratique régulièrement et ne focalise pas son esprit sur les fondamentaux de l’existence, les affres du monde et de la vie trépidante risquent d’anéantir ses aspirations les plus élevées.

La conscience de soi est le chemin de la conscience du SOI.

Pour suivre ce chemin, il vous faut être vigilant. Cette vigilance n’est possible que si vous pouvez être à la fois conscient de l’extérieur, des gens et des situations existentielles que vous êtes en train de vivre et conscient de ce qui se passe en vous.
Buddha बुद्ध disait : »
« Soyez éveillé parmi les endormis ».

Qu’est-ce à dire ?

Le monde s’accélère. Vous êtes de plus en plus emporté et de plus en plus vite par son énergie sociale, environnementale, énergie parfois dramatique !
Le stress des années soixante-dix était probablement moindre que celui d’aujourd’hui pour un individu lambda, un demi-siècle après.

Pour ne pas être emporté dans ce flot, éparpillé par les choses extérieures, il vous faut rester centré.
C’est une action déjà délicate pour ceux qui en ont la pratique régulière.
Pour les autres, les nouveaux aspirants au calme et à la vision claire de l’existence, il faut se mettre en route.
Pour apprendre à nager, il faut sauter dans l’eau.
Pour la pratique spirituelle, il en est de même. Si vous attendez d’avoir atteint la conscience immuable pour commencer à méditer, vous ne saurez jamais méditer.
Vous devez surtout apprendre à avoir ce regard spécifique, à la fois extérieur et sur vous-même, afin qu’aucune de vos réactions ne vous échappent.

Toutes les pratiques spirituelles ont pour but d’intensifier ce processus.
Cet état permanent de conscience à soi se pratique aussi bien dans la vie que dans des moments de recueillement.
La société ne vous permet pas aujourd’hui de pouvoir passer beaucoup d’heures en méditation, vous devez être productifs.
Quand vous pratiquez épisodiquement la méditation, si vous en ressortez à nouveau emporté par le flot du monde, c’est que votre méditation n’était finalement qu’un positionnement relatif à votre stress et non un moment de vraie conscience.

La conscience du Soi, c’est-à-dire de cet absolu en vous, ne va pas se révéler à vous si vous restez éparpillé par le courant de l’existence, par les pensées successives, les appréhensions, les espoirs, le film intérieur, ce que vous ferez demain ou ce que vous n’auriez pas dû faire hier, etc.
Tout cela peut se produire finalement sans Conscience.

Il est parfaitement possible de penser sans Conscience, de travailler physiquement ou intellectuellement sans Conscience.

Les pensées sont des formes passagères de l’esprit, la Conscience est permanente.

« Un intellectuel, un écrivain, voire un philosophe, peuvent mourir sans avoir eu la moindre expérience de présence à eux-mêmes, de conscience de soi, et de tout ce qui se découvre dans cette conscience » nous dit A. Desjardins.
Autrement dit, ce qui se découvre uniquement par cette expérience directe de la conscience absolue ne peut être expérimenté en dehors de cette conscience.

C’est un état unique.

Lorsque cette expérience a été approchée ou vécue par les pratiques spirituelles, la vigilance permet de ne pas l’oublier naturellement.
L’ oubli naturel est de perdre conscience que vous avez été conscient.

Un pratiquant de yoga manquant de courage et d’opiniâtreté dans sa démarche, peut toucher du doigt des états de conscience supérieurs et replonger dans ses mécanismes ordinaires avec l’oubli naturel de ce qu’il a pu approcher. Le conformisme, la maladie, les contraintes extérieures sont aussi des obstacles favorisant cette dégradation de la vigilance spirituelle.

Il y a donc des moments dans votre vie spirituelle de plénitude de la conscience de soi, où vous vous sentez ici, en présence à vous-même, en état d’être, conscient de ce qui se passe, moments où l’ego s’efface, où toutes les limitations semblent disparaître. Ce sont des moments où vous êtes plus éveillé que d’autres.
Ces moments là sont ceux de vos belles méditations, des émotions inoubliables, de sentiment subtils d’intégration divine, des moments contemplatifs, créatifs.

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Puis, il y a des moments où vous êtes complètement emporté, sans la moindre attention ni vigilance.

Développer la conscience, c’est devenir conscient à bien des niveaux.
Intérieurement, cela consiste à ;

 devenir conscient de ce qui se passe dans notre esprit sans être absorbé par nos pensées. Nous devenons le témoin de nos pensées.
 devenir conscient de ce qui se passe dans notre cœur. « Ah ! voilà un sentiment d’inquiétude, de chagrin, d’impatience ». Ne nous laissons pas emporter par eux.
 devenir conscient de son corps. « Ah ! j’ai mal aux genoux, au dos, je suis fatigué, j’ai une tension dans le trapèze ». Inutile de s’y identifier.

Lorsque la pensée, le corps et l‘émotion fusionnent dans un ressenti subtil, porté par un principe divin, une luminosité consciente nouvelle se révèle en nous. Cela affine la présence à soi-même.

Lorsque nous voulons développer la conscience dans notre rapport au monde extérieur, il nous faut, en quelque sorte, se donner des missions.

Bien sûr, la prise de conscience de la détente musculaire, la sensation de vos énergies, de vos pensées, de votre cœur ne doivent pas être oubliés dans votre interaction au monde. Mais ils ne sont pas seuls à agir, et vos Vasana वसन (vos désirs inconscients), vos Saṃskāra संस्कार actifs (vos impressions latentes) ont la faculté de vous distraire rapidement. Nous pouvons nous rappeler à nous-même quelques instants, mais nous pouvons nous perdre très facilement quelques heures.

Se donner des missions, c’est s’exercer au rappel à soi dans toute situation.

Donnez-vous donc la mission de rappel à soi dans un magasin, au travail, en entretien, en famille, en voiture, sans stresser pour maintenir une attention soutenue et permanente sur vous-même.

Ce n’est pas une prouesse d’exercice de concentration pure sur sa petite personne à réaliser.

Pour les sages, le fait d’être toujours emporté par le monde et non conscient de soi est un phénomène tragique.

Pour la grande majorité des "hommes emportés", le fait d’être fixé sur soi peut relever apparemment de la névrose par la perte de spontanéité envers l’extérieur et les autres.
Mais comment être dans le réel des autres si on n’est pas dans le sien avec vigilance et conscience ?
Bien des problèmes seraient évités chez les humains si chacun pratiquait cette vigilance.

La vigilance du rappel à soi est un processus graduel, progressif.

Ne pensez pas être conscient ou inconscient à vous-même du tout au tout.
Il y a des degrés d’éclairage de la conscience, du tamisé à la pleine lumière.

Votre vigilance doit donc être flexible dans vos missions extérieures.

Il s’agit d’être à la fois dans une présence à soi-même et une présence à la situation. Si vous essayez d’être trop conscient intérieurement, vous perdrez le fil extérieur, ne serez pas naturel. Si vous êtes uniquement attentif à la situation extérieure, vous allez vous oublier vous-même.

Le maintien de la conscience doit se faire sans lutte.
Il nous faut suivre l’existence elle-même comme un courant fluide où vous apprenez à vivre consciemment, progressivement.
C’est la vision de vos réactions qui fera grandir en vous la conscience de soi.

Observez-vous donc !

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Lorsque nous sommes seul par exemple. Le retour vers soi peut se faire par un point d’appui physique.
« Je lis et je me gratte la tête en même temps ».
Souvent, vous êtes conscient que vous lisez et non que vous vous grattez la tête car le sentiment de vous-même physiquement n’est pas tout de suite disponible dans une activité intellectuelle.

Observez-vous dans une conversation, dans le mimétisme des gestes entre vous et celui à qui vous parlez.
Quelle est votre résonance avec l’autre, quelle est la sienne à ce que vous êtes en train de dire. Laissez-vous de la place à l’autre sans effacer la vôtre ?
Quand vous achetez votre pain, restez conscient de votre corps, de votre voix, des mots et gestes que vous faites tout en étant pleinement présent en face du vendeur et en interaction mesurée sans perdre la fluidité naturelle.
Oui, même pour acheter un pain !

Nous ne connaissons pas ce que nous croyons connaître et c’est pour cela que nous n’en sommes pas libres.
Ayez toujours un regard neuf sur votre paysage du matin ou bien sur les proches que vous côtoyez.
Nous avons vécu, fait des expériences, mais connaître la conscience du Soi, revient à connaître l’Ātman आत्मन् ( l’âme individuelle), le Brahman ब्रह्मन् (la conscience absolue). Cela nécessite de reconnaître le réel de l’irréel.

Le Réel, le vrai est déjà là, sans quoi ne nous ne pourrions le découvrir.
Ce réel se trouve dans les activités quotidiennes comme il peut aussi se révéler dans des situations inhabituelles ou exceptionnelles.
Là, il apparait plus éclairé, plus lumineux.
Mais il se trouve très souvent dans l’éclairage tamisé des heures quotidiennes.
Pour le regard pressé, affairé, le réel absolu est voilé.

Hari om tat sat
Jaya Yogācārya जय योगाचार्य

Bibliographie :
 « Le Vedanta et l’insconscient » d’Arnaud Desjardins aux Edts de la Table Ronde
 "Swami Prajnanpad" de Daniel Roumanoff aux edts La Table ronde
 Adaptation et commentaire de Jaya Yogācārya

©Centre Jaya de Yoga Vedanta La Réunion

Messages

  • Merci Jaya pour ces belles méditations qui me font réaliser qu’il est curieusement plus aisé d’être présent à SOI dans ces moments privilégiés de recueillement, que dans les situations simples de la vie de tous les jours équipés de notre "pilote automatique" !! Il est encore long et difficile le chemin pour atteindre l’état de Turya...

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