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Retour aux fondamentaux

Revenons aux fondamentaux.
Nous reprenons ensemble pour la énième année, le chemin spirituel yoguique.
Ce Chemin nous réunit, nous rassemble.
Ce Chemin nous unit et nous ressemble.
À un certain niveau de pratique et après de longues années, la relation maître-disciple doit disparaître au profit d’une relation amicale emprunte d’amour universel.

Cela ne peut se réaliser que si l’état de confiance de l’un envers l’autre est enfin établi
et ne craindra plus les doutes, les affres du temps, les modes yoguiques, la négligence voire l’oubli ou l’abandon.
L’aspirant a pu expérimenter l’enseignement donné, a pu de son propre chef et par sa seule expérience en vérifier la véracité et grâce à cette dernière et à la compréhension des grandes lois universelles qui le gouvernent, changer son existence au profit d’une plus grande compréhension de celle-ci, une meilleure approche.
Si les outils fabuleux du yoga ont permis au pratiquant de se changer en bien, en mieux, lui conférant plus de force et de détermination face à l’adversité, lui donnant aussi une perception du sacré, un échange avec celui-ci, il peut remettre alors sa confiance totale dans cette relation au guide et sait qu’elle ne sera pas abusée.
La clarté de l‘esprit et du cœur acquise, la constance installée, l’aspirant devient un pratiquant ayant dépassé les peurs de la vie profane.

La relation entre un guide spirituel et un élève avancé doit être basée sur cette totale confiance réciproque, leur permettant de transcender cette relation, les amenant sur le chemin spirituel, à devenir deux chercheurs célestes au lien indéfectible.
Cela nécessite d’avoir été courageux aux audaces demandées par le guide, d’avoir été patient lors des compréhensions délicates ou des pratiques difficiles. Cela a demandé un dépassement de soi-même, comme cela a demandé au guide, patience, stoïcisme, dévouement, observation face à l’absence d‘éducation spirituelle, aux maladresses ou prétentions de l’égo, face aux pérégrinations de son élève.

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Jusqu’à sa propre mort, on sait qui a été son maitre en yoga.
Non pas un être qui nous inspira la crainte, mais plutôt un être qui a ouvert le chemin et nous a donné son amour inconditionnel, au même titre qu’un père ou une mère.
Un être qui a œuvré à vous faire découvrir le meilleur de vous-même.
Heureux et béni alors celui pour qui la rencontre fut faite.

Le guide, devenu alors l’ami céleste sur le chemin, donnera toujours ses conseils, continuera à ouvrir des portes, mais il saura de même, accueillir avec douceur et humilité, les fruits des graines qu’il a plantées et qui lui reviennent à présent dans les paroles et actes bienveillants d’un élève qui a mûri, d’un être devenu lui-même lumineux.
Alors, la maturité spirituelle de ceux qui ont appris à marcher ensemble pourra enfin leur permettre de réfléchir en harmonie aux problématiques nouvelles, voire défricher ou préserver communément la voie sacrée du yoga.
Parfois le chemin de la quête, tout comme celui de l’amour, est si étroit que l’on doit se fondre à l’autre pour pouvoir le traverser. Nous pouvons aussi être amenés à marcher l’un devant l’autre, en caravane.voir conférence « Les Lois spirituelles - " la caravane " ».
Le guide restera l’éclaireur, mais si plusieurs luminosités sont présentes, le périple gagnera en force et conscience et les pas se rassembleront, se ressembleront.
C’est dans cet esprit-là, que je vous retrouve, chers pratiquants.
C’est dans cet esprit-là, que je vous invite à marcher sur la voie millénaire du yoga et ne pas en oublier son sens et sa fonction.

Le yoga contemporain n’est pas le yoga des origines. Le yoga à sa source, est intrinsèquement spirituel.
Transmis par la voie du sacrée, (période Védique 2000 ans av JC, voire plus ancien voir conférence « Proto-Śiva » de chaman à chaman, de chef religieux ou de Brahmane à équivalent, et d’abord d’homme à homme, il a pour vocation de permettre à ce dernier de s’approcher du divin.
Techniques méditatives tenues, postures intenses défiant les lois du corps, sa première fonction n’a pas pour objectif la santé. Il est d’abord défini par sa teneur philosophique et mystique.
Aujourd’hui, le yoga est une mode planétaire, à dominance féminine. Plus de 300 millions de pratiquants créent un panel d’approches disparates lui donnant une hétérogénéité de pratiques et de sens qui l’ont totalement éloigné de sa dimension religieuse du départ, et plus largement encore de sa véritable dimension divine et sacrée.

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Parmi les nombreuses approches d’aujourd’hui, certaines préservent encore cet aspect-là, mais elles sont peu nombreuses.
L’hyper-individualisme qui caractérise notre société contemporaine où chacun croit pouvoir se positionner librement face aux systèmes qui le régissent - ce qui en soi est en partie illusoire - semble donner à un plus grand nombre de pratiquants le sentiment de libre-arbitre, de prise en main de sa vie, de transformation lui permettant de changer l’intérieur comme l’extérieur.
Son impact social positif est indéniable puisqu’il agit sur l’éthique comportementale, la maitrise du mental, les principes de non violence, l’hygiène de vie.
La pratique yoguique d’un seul membre d’une famille sera bénéfique pour le reste du groupe.

Yoga, Yug युग् signifie lien. Sa définition corrobore bien le principe d’union de soi avec les autres, d’harmonie des différents plans en soi-même (corps, esprit, mental, énergétique, émotionnel, psychique, spirituel, etc.) et plus métaphysiquement, d’Union de l’individu avec l’univers.
C’est un système pratique d’intégration et sa force et sa persistance dans le temps viennent du fait que l’individu, au-delà des doctrines ou dogmes, religieuses ou philosophiques, peut expérimenter par lui-même directement la véracité des enseignements, ou du moins leur efficacité. Il n’a de valeur pour l’individu que par la seule expérimentation directe et personnelle.
En apparence donc individualiste, il ne l’est toutefois pas métaphysiquement puisque son objectif est la transcendance de l’individualité vers l’unité avec l’absolu.

Il obéit donc à deux niveaux d’exigence pour ceux qui viennent à lui.

Dans un premier temps, à un positionnement social courageux de la part de l’aspirant lambda pour se remettre en question et prendre en main les outils qui le définissent. Il permet ainsi de se situer face à des conditionnements sociaux culturels (nourriture, éthique, santé, etc.).
Si les aspirants restent à un certain niveau de conscience, sans entreprendre ensuite un cheminement spirituel et métaphysique éclairé et guidé, leur niveau de réalisation restera relatif.
Ils resteront attachés au groupe social des gens qui font du yoga dans la généralité.
Ce groupe social pourra contenir des pratiquants aux postures souples ou discours bien huilé, apparemment accomplis mais au service de leur représentation sociale, ainsi que des aspirants yoguis aux « allures de vie branchée ».
Tout est affaire là de volonté à vouloir maitriser ou contrôler.
Finalement, un grand nombre pourra ronronner dans la voie du yoga toute une vie, vieillir en bonne santé et heureux de cela, campé dans leurs convictions.
Si les connaissances des différents plans sollicités sont limitées, les pratiques puissantes mal appliquées, les pratiquants peuvent rencontrer des problèmes de santé physique ou mentale, ne pas respecter leurs limites, adhérer à des rôles, s’enfermer dans des carcans comportementaux et adopter les modes de la sphère du bien-être.

Si le pratiquant œuvre au dépassement de lui-même, animé par l’aspiration à une haute spiritualité, un dépassement de l’ego, une quête véritable métaphysique avec les exigences que cela nécessite, il ne fera pas un yoga de santé et de bien-être, mais un yoga de réalisation pure et marchera, en chercheur céleste, en guerrier pacifique sur le chemin. Difficile alors de s’identifier à ce même groupe social. La sphère se resserrera aux chercheurs célestes.
Ceux-là sont sobres et discrets.
C’est ce à quoi je vous invite lorsque vous suivez mon enseignement.
Je m’efforce de ne pas répéter inlassablement les lieux communs de la « zénitude », eux-mêmes m’ennuyant à un plus haut point si je ne les revisite pas aiguisement. Après de nombreuses années à avoir analysé les textes sacrés avec vous, les philosophies indiennes, les tenants et aboutissants du yoga, ce que je n’hésite pas toutefois à renouveler avec les élèves comme bases nécessaires, j’invite mes anciens à s’aventurer à mes côtés, sur la voie abrupte de la recherche yoguique, afin de donner une cohérence à notre pratique millénaire dans un monde contemporain en pleine révolution.

Sans remettre en question certaines pratiques dont je connais l’objectif et le résultat, nous pourrions nous demander à quoi sert par exemple de réciter des mantra inlassablement, alors que nous avons des casques sonores de énième génération aptes à déclencher certains types d’ondes cérébrales en nous.
Et le cœur ? me direz-vous !
A quoi sert de s’évertuer à développer en nous le processus de visualisation poussée alors que nous avons des casques virtuels de grande performance ?
Et l’esprit ? me direz-vous !
Depuis des décennies, je rappelle aux jeunes générations d’aspirants, la nécessité de préserver ces aptitudes naturelles en nous, d’optimiser nos facultés organiques et neurologiques face à l’avalanche technologique et les risques à venir de substitution.
Mais un yogi du XXI e siècle n’est pas un yogi védique au cœur de la forêt.

Que faisons-nous alors ?
Il me semble qu’il faut suivre la mutation en reliant le passé au présent mais avec une extrême délicatesse pour ne pas tomber dans les nombreux pièges des nouveaux yogas « made in 2024 », plus farfelus les uns que les autres.
Il nous faut préserver la tradition et le sacré en les optimisant et suivre de très près ce qui se trame en termes scientifique et technologique.

La méfiance générale à l’égard du yoga dans nos sociétés occidentales vient de véritables dérives sectaires qui ont pu avoir lieu avec son apparition massive en Europe et en Occident dans un premier temps vers les années 1960, et son regain vers les années 2000.
On peut voir malgré tout dans la prédominance féminine d’aujourd’hui une revanche sociale des frustrations sociales, physiques, religieuses anciennes de la femme et les fruits de son émancipation du XX e siècle.

L’aura du yoga auprès du grand public est affublée de concepts de pensée positive, de détente, de « peace and love ». On estime ainsi que cette attitude est générée uniquement par la propre volonté de l’individu, ne tenant pas compte finalement des possibles conditionnements ou influences de l’environnement social. Ce n’est pas le fait de faire une méditation de temps en temps lorsque vous allez mal ou avez un problème à résoudre, qui fera de vous un chercheur. La société d’aujourd’hui et les systèmes dans lesquels vous êtes pris, tendent à vous responsabiliser de vos seules initiatives vous amenant à la réussite ou à l’échec. C’est oublier tous les paramètres extérieurs influenceurs liés à ces systèmes avec lesquels nous devons en permanence composer.
Mais si nous avons tant besoin de dé-stresser, c’est bien parce que nous stressons par eux.
Alors, derrière ce lourd combat pour se maintenir en vie, quotidiennement et en bonne santé dans ce monde rapide et complexe, le yoga aide finalement à endurer l’adversité et à la traverser.

Toutefois, ce n’est pas sa vocation.
Notre énergie est alors canalisée à cette tâche du maintien de notre cohérence physique et mentale dans ce monde moderne qui « flirte » très souvent avec l’absurdité de nos modes de vie et nos enjeux.
Certains vous diront que lorsque vous travaillez à la réalisation personnelle voire spirituelle, vous ne travaillez pas à l’action idéologique sociale pour revendiquer et dénoncer les systèmes qui nous asservissent.

En vérité, la libération individuelle d’un point de vue métaphysique, la prise de conscience de l’état d’asservissement aux systèmes, est l’apanage de la quête yoguique.
Il n’y a pas plus rebelle qu’un véritable yogi mais sa rébellion passe par la passation de l’amour, du service, de la bienveillance, de la générosité, de la connaissance millénaire.
Plus encore, sa quête ne se limite pas à sa propre carnation.
Il œuvre à trouver, à ouvrir les voies de la transcendance pour l’humain. Il le fait depuis des millénaires.
Aujourd’hui, l’IA et les technologies diverses se substituent par leur puissance et leur rapidité à la lenteur du travail yoguique et prétendent rivaliser avec les états méditatifs les plus profonds en jouant sur la conscience et les expériences sensorielles.
C’est une voie prometteuse pour l’humain et nous pourrions nous demander jusqu’à quel point, la tradition millénaire yoguique n’a pas été la source, la muse, l’inspiratrice des ingénieurs d’aujourd’hui.
Malgré tout, le rapport de ces technologies au sacré reste flou et incertain.

Dans les grands fondamentaux du yoga, le développement de notre monde intérieur prend une place privilégiée. C’est par là que la conscience se développe. Il crée l’apaisement du stress que le monde contemporain nourrit chez chacun de nous.
Mais sa vocation profonde est d’apaiser l’être face à la mort et lui proposer la transcendance de la chair par l’esprit.
Il est donc opératif à différentes strates selon l’attente du pratiquant et de la conscience de ses réels besoins. Sa puissance est de pouvoir répondre à un spectre large de demandes de la plus immédiate et superficielle à la plus profonde et ambitieuse.

Qui dit yoga, dit "no stress", dit état méditatif et conscient.

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L’esprit yoga sera donc de vivre cet état en postural ou dans n’importe quelle pratique yoguique, (respiratoire, énergétique, etc.) mais aussi de l’appliquer ou le développer dans n’importe action ou situation de la vie profane et quotidienne.

Lorsque vous vous retrouvez en état de stress, il vous faut prendre conscience de cet oubli-là et revenir en permanence à cet état profond intérieur méditatif et observateur, quelles que soient les vagues qui vous emportent.
Ceci est la clé de l’état yoguique.

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Pour que cela vous soit possible, il vous faut revenir à ce principe finalement de la confiance.
Confiance en vous, confiance dans le guide, confiance dans le yoga.
La confiance peut être difficile à acquérir si les traumatismes anciens n’ont pas été réglés.
Et dans ce cas-là, si la confiance n’est pas spontanée, alors elle doit être choisie intentionnellement.
Choisir d’avoir confiance est le premier pas vers la liberté.
Quoi qu’il arrive, vous aurez appris à lâcher.
Hari Om Tat Sat

Jaya Yogācāra

©Centre Jaya de Yoga Vedanta La Réunion & métropole

Remerciements à C.Pellorce pour ses corrections

Messages

  • Dans un enseignement récent de Krya il nous a été dit qu’il fallait nous préparer à savoir remettre en question les savoirs acquis, illusoires ?…
    Cela peut apparaître subversif au premier abord mais aprés réflexions ce sont eux mêmes qui ont contribué à ce que nous nous confondions avec nos roles…
    A l’image des vieilles croyances à abonner ou des « sécurités » à lâcher c’est bien l’Audace et la Confiance qui sont demandées à cultiver…
    Merci Jaya de nous aider à acquérir notre indépendance Lumineuse !

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